questions à propos de la méthode

Pourquoi cette méthode réclame-t-elle de la lenteur et une approche calme ?

Paradoxalement pour nous permettre d’aller vers plus d’efficacité dans nos mouvements. Il s’agit d’accéder à un régime de l’économie de l’effort comme on le pratique dans les arts martiaux où la puissance ne vient pas de plus de force mais de plus de maitrise et de connaissance des forces.

Pour que les sensations puissent être perçues une approche calme est nécessaire.

Il s’agit d’une pédagogie du mouvement qui va rechercher à mobiliser toutes nos ressources : la pensée, l’imagination, la sensation et l’émotion qui, ensembles contribuent à l’élaboration de nos actions. Le mouvement sollicite le système nerveux. Depuis la naissance du bébé jusqu’à son acquisition de la marche, l’enfant va expérimenter, apprendre à se déplacer, à saisir. Son système nerveux va se développer en relation avec l’apprentissage du mouvement :  aux stades de développement sensori-moteur (acquisition de la position assise, de la marche à 4 pattes…) correspondent le développement de facultés cérébrales. Si l’apprentissage est vécu de manière agréable, la nouveauté sera acceptée et recherchée, l’enfant trouvera ses appuis. Le mouvement va permettre l’évolution et la maturation du cerveau.

La méthode s’appuie donc sur des processus d’apprentissage du mouvement dans des configurations très variées et souvent inhabituelles afin de nous permettre d’expérimenter des schémas de mouvements peu utilisés ou oubliés. C’est l’inverse d’une pensée d’un corps machine qu’il faudrait dominer par des étirements en force, le corps et l’esprit sont ici pensés comme une unité. Nos actions sont un mouvement du « soi » qui nous engagent entièrement.

D’un point de vue fonctionnel, après un accident ou un traumatisme, même léger, certaines parties du corps peuvent être « endormies », elles ne s’intègrent plus à l’action globale du corps en mouvement. C’est souvent une des raisons d’apparition de tensions, qui, répétées, vont entraîner des douleurs musculaires qui, elles-mêmes, vont tirer sur la structure squelettique jusqu’à la déformer dans le cas de contractions chroniques. Un manque d’égalisation du tonus génère donc des déséquilibres plus ou moins important diminuant l’agilité et le plaisir de bouger. En mobilisant les articulations en douceur les muscles se relâchent, les articulations deviennent plus souples et le tonus musculaire se réorganise de manière plus proportionnée apportant aisance dans notre manière d’être.

Pourquoi la  méthode insiste-t-elle sur la répartition de l’effort ?

Parce que beaucoup de limitations ou de douleurs proviennent d’une  sur-utilisation  de certaines zones du corps au détriment d’autres. Cette manière de faire est due en partie à la répétition des tâches imposées par le quotidien mais aussi induite par des habitudes répétées. À l’opposé, certaines zones de notre corps ne sont que trop rarement sollicitées, nous en restreignons l’usage et des tensions s’y installent. Redonner de la mobilité à ces régions soulage les autres parties du corps. La distribution du mouvement sera mieux répartie, le tonus égalisé et la sensation d’effort diminuée. Une sensation de légèreté et de liberté accompagne souvent cette « ré-organisation ».