Généalogie d’une pensée somatique et patrimoine chorégraphique est un projet de recherche mené conjointement par Julie Nioche, chorégraphe, et Géraldine Gourbe, philosophe et Fabienne Compet, artiste chorégraphique et praticienne Feldenkrais. Ce projet de recherche a été soutenu par le Centre National de la Danse Paris-Pantin en 2017.

Cette recherche a eu pour objet d’interroger ce que serait une « pensée somatique à l’œuvre dans la création chorégraphique » et comment cette pensée révèle des partis pris esthétiques et politiques de l’usage des corps.

La première partie de cette recherche posera la question suivante : quelle place les méthodes dites d’éducation somatique* attribuent-elle au langage ?

Il s’agira de répertorier, comparer, observer les vocabulaires et énoncés utilisés / Questionner le régime discursif employé (médical, anatomique, sensoriel, poétique) /

La seconde partie s’attachera à identifier ce que serait une pensée somatique élaborée au travers et en dehors des terrains spécialisés de chaque pratique ou méthode somatique. Enfin nous rechercherons ce qui révèle et relève d’une pensée somatique dans l’œuvre chorégraphique et performative d’Anna Halphrin.

Cette recherche a fait l’objet d’une communication au CND (Centre National de la Danse) et de la rédaction d’un article pour les archives du CND en 2018 : Les Pratiques somatiques, la boîte noire de l’histoire de la danse.

Les méthodes d’éducation somatique*

Le philosophe Thomas Hanna, regroupa dans les années 70, un ensemble de techniques corporelles (Alexander, Feldenkrais, Eutonie, anti-gymnastique…) sous le terme somatique, en se référant à ce terme pour désigner « les processus d’interactions entre la conscience, le fonctionnement biologique et l’environnement ». Les éducateurs somatiques transmettent un processus d’apprentissage à un corps-sujet « vivant » capable de se sentir et de s’organiser dans l’action. L’attention est portée sur le potentiel, les ressources et les possibilités inexploitées au plan du mouvement et du fonctionnement. Le mouvement est considéré comme le moyen le plus direct pour enrichir l’expérience de la personne.